Cette étude vise, d’une part, à explorer les effets potentiels de la crise économique mondiale de 2008/09 sur la pauvreté des enfants au Cameroun. D’autre part, elle a pour but d’explorer les effets potentiels, sur cette même population-cible, des politiques qui seraient prises en réponse à ladite crise. Pour ce faire l’étude utilise une approche méthodologique top/down où, dans un premier temps, un modèle d’équilibre général calculable (EGC) de dynamique récursive est employé pour simuler les divers scénarios de crise économique et de politiques de réponse à la crise, en prenant en compte les différents canaux de transmission de la crise mondiale à l’économie camerounaise. Par la suite, les résultats produits par le modèle EGC sont utilisés dans un module micro-économétrique afin d'évaluer l’incidence des chocs simulés, sur les ménages en général et les enfants en particulier. Cinque dimensions de pauvreté des enfants sont examinées: la pauvreté monétaire; la pauvreté calorique; le taux de scolarité et/ou de participation des enfants au travail; enfin, l’accès des enfants aux soins de santé. L’étude montre que la crise engendrait une augmentation de 1,05% du nombre d’enfants pauvres en termes monétaires en 2008, de plus de 4% en 2009, 2010 et 2011, comparativement à la situation où elle ne serait pas survenue. Par rapport à cette même situation de référence, les simulations suggèrent que la crise augmenterait le nombre d’enfants pauvres sur le plan calorique de 0,56% en 2009, 1,08% en 2010 et de 1,60% en 2011, et influencerait négativement bien que légèrement la scolarité et l’accès des enfants aux soins de santé. Quatre politiques alternatives de réponse à cette crise sont simulées: une réduction de la TVA prélevée sur la vente des produits alimentaires; une suppression des droits de douane appliqués sur les importations de produits alimentaires; la gratuité de l’inscription des enfants de moins de 15 ans aux cantines scolaires dans les districts où le taux de pauvreté monétaire est supérieur au taux national; l’octroi de transferts en espèces aux ménages dont les enfants sont pauvres. Ces mesures, avec un cout respectif équivalent à 1%, 0,4%, 0,19% et 1% du PIB d’avant-crise au Cameroun, sont financées soit par l’aide internationale, soit par une ponction des réserves extérieures de l’Etat. Il ressort des simulations qu’en termes de réduction de la pauvreté, l’octroi des transferts en espèces se révèle comme étant la plus efficace des quatre politiques de réponse susmentionnées, bien que cette politique soit la plus inefficace de toutes pour améliorer le taux de croissance du PIB réel. Au plan national, la politique des transferts en espèces annihile intégralement l’augmentation des pauvretés monétaire et calorique due à la crise, durant toute la période d’étude. Qui plus est, elle entraîne une baisse sensible de ces deux types de pauvreté, comparativement aux niveaux de prévalence respectifs de ceux-ci dans la situation où la crise ne serait pas survenue. Par ailleurs, les effets des transferts sur le plan de la scolarité, de la participation des enfants au travail et sur l’accès de ces derniers aux soins de santé sont globalement meilleurs bien que légers. Derrière la politique des transferts en espèces, celle de la subvention des cantines scolaires, avec pourtant un coût relativement bas, donne aussi une réponse considérablement bénéfique face à la crise, surtout sur le plan de la pauvreté calorique; tandis que les deux autres politiques s’avèrent inefficaces, quelle que soit la dimension de la pauvreté considérée.
Project leader: Christian Arnault Emini
Project researchers: Sami Bibi | Paul Ningaye | John Cockburn | Ismaël Fofana | Luca Tiberti
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